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Grande Rue

Grande Rue est une voie plutôt triste, au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la Grande Place on la sent abandonnée. Les commerçants font de leur mieux pour faire briller leurs locaux, mais vues de l'extérieur toutes les façades ont un air morne. En quittant la Grande Place, s'il fait beau, le seul réconfort est de voir au bout de cette longue rue un fond bleu et infini. Aujourd'hui l'infini a fait place aux nuages, ils s'empilent, j'aime penser qu'en dessous s'ancrent de belles montagnes aux sommets enneigés Mais cette terre est plate, elle a été rasée par le vent, elle l'est toujours.

Le petit déjeuner

J'ai pour projet partager une série de souvenirs et de pensées datant de mon arrivée en France et de ma première année universitaire.  Le petit déjeuner- C'est un tout petit lit, dans une toute petite chambre, avec un grand bureau, un petit libraire, un meuble à rangement et son armoire. Dans un petit coin il y a le lévier-lavabo et un petit miroir qui me sert de repère quand j'essaye de coiffer ma crinière. Je possède 9m² de logement, je les loue pour être précise. Le soleil frappe à la fenêtre quelques heureux matins, il me chatouille les cheveux, puis me réveille doucement. Avant d'ouvrir les yeux j'imagine le petit déjeuner idéal, un grand bol de fruits, de la papaye, du melon, de la pastèque, agrémenté d'une cuillérée de fromage blanc et une pincée d'amarante. Je savoure ce repas imaginaire avant d'ouvrir les yeux et d'accepter à nouveau cette chambre presque vide, sans frigidaire pour le fromage blanc, sans fruits dits "exotiques"...

La pesante ligereza de Lucie Mora - Segunda parte, cap XVIII

Ciudad de México – 2010 “ And if I go insane, will you still let me join in with the game?” Por momentos me preguntaba si mi padre tenía razón. ¿Sería que mi juego era peligroso? El cansancio físico me preocupaba, la vida no podía ser sólo eso: cansancio, tristeza, hambre, ansiedad e anche brevi momenti di allegrezza . El día lo pasaba en la espera de la noche. La noche era algo así como un oasis y una prisión, mis llantos resonaban en mi pecho y también mis impulsos reformistas. Nuevos mundos nacían a mis pies y yo era reina suprema de todos ellos, me bastaba cerrar mis ojos y soñarlos todos. De noche mi alma salía de mi cuerpo y hacía y decía todas aquellas cosas que de día no podía decir ni hacer por exceso de cansancio. De noche podía encontrar una solución a todos mis problemas del día, cada amanecer era una nueva promesa de libertad. Por desgracia esta desaparecía al recordar el hambre y el doloroso momento de elegir algo que me fuera permitido comer. Mi lista de al...

La pesante ligereza de Lucie Mora, Segunda parte (extracto)

IX Tener anorexia – no ser anoréxica – es como activar una función macabra en el cerebro. De un momento al otro una voz toma el poder y dicta nuestras acciones. Potencialmente todos podríamos ser víctimas de esa voz, pero por alguna razón somos solo unos pocos los que caemos en su trampa mortal. Más que una obsesión por la dieta es una apuesta, la apuesta de que siempre se puede comer menos. La anorexia es la negación de los mecanismos del cuerpo y del rol que tiene con respecto a nuestra relación con el mundo. Salir de la anorexia es abrir los sentidos, aceptar que nuestra existencia está volcada hacia el mundo, volver a ser y a crear cada elemento de nuestro universo. 

Manger du pain et de l'huile d'olive

Tout ce que j’aime manger ce sont les livres et mes parents qui me l’ont appris. Mon rapport avec l’art culinaire dépend de ce que mes auteurs préférés m’ont inculqué. Les petits déjeuners si maigres des miniers dans Germinal partagés de si bon cœur. La tartine de pain à l’huile d’olive de Jean Giono. Le thé et les biscuits d’Alice au pays des merveilles. Les lembas de Tolkien. Tout cela me semble si doux, si bon, le bonheur à la portée de tous. C’est l’amour pour les aliments sans masques, la sensation brute de plénitude, la liberté des sens. C’est aussi avoir un palais authentique en dehors des normes sociales, en dehors des besoins superflus, la saveur de la terre, du sable, du vent et du soleil. L’amour des aliments qui demandent du travail pour être le plus naturels possible. Le temps que prend se préparer un maté, faire pousser du pain, tourner le beurre, des aliments qui demandent notre investissement et qui rendent l’âme tellement plus riche. J’ai souvent voulu man...

Une petite mort

Je suis née deux fois, la première fois comme tout le monde en tant que bébé, la deuxième fois après de âpres découvertes sur ma raison d’être. Je voulus m’échapper de la complexité du monde à travers la mort, mais  il semblait bien que j’étais condamnée à exister. Dans mon pays on raconte que seulement les personnes ayant existé pleinement peuvent mourir, les petites jeunes comme moi on n’a pas le droit de se réduire à néant, même si le monde nous semble parfois bien dur à comprendre. Parfois le désir de mourir est très discret, il arrive impromptu, c’est alors la panique. Comme la mort est interdite il faut revenir sur ses pas, ce n’est pas facile revenir sur ses propres décisions, décortiquer ses pensées, comprendre le sens de ses sentiments. Autant le chemin vers la mort est lisse, celui qui mène vers la vie est boueux, je m’enfonçais en moi-même, comme une tortue. Une tortue n’existe pas réellement, les jeunes filles comme moi n’ont pas le droit de mourir ou de se transformer...

La pesante ligereza de Lucie Mora

PRIMERA PARTE I “Wherever a person hurts, that’s where his heart beats” Elif Shafak – The Gaze Estado de México – 2006 Me acerqué una vez más al plato de sándwiches y tomé uno de puro queso. Me gusta el sabor de ese pan barato medio dulce tipo brioche , el contraste con el queso me sorprende en cada bocado. -Oye Piggy deja un poco eso necesito tu ayuda. Me lo dijo con una gran sonrisa tomándome calurosamente por la cintura.  Estefanía solía hablarme así, era parte de su forma de acercarse a las personas. Recuerdo que el día que nos conocimos me trató de imbécil porque no sabía que significaba “efemérides”. Teníamos 10 años y yo acababa de cambiar de escuela. Recuerdo que ese fue el primer día de clases y que aparte de ser insultada por ella había pasado completamente desapercibida. Ese día lloré desde que me subí al coche de mi madre a la salida. La acompañé a su cuarto, no tenía por qué hacerlo, ni siquiera estaba segura de la razón por la cual una vez más a...