Ce fut le plus
beau moment de la journée, nous arrivâmes dans un jardin à la
pelouse impeccable, au chemin dessiné par la pierre où des gardes
sculptés nous observaient. L’air froid, le ciel clair et les rues
sombres de Roubaix nous poussaient à rentrer mais l’étonnement de
voir un bâtiment si illuminé avait plaqué nos pieds au sol.
Finalement le vent nous rapprocha de la porte et une chaleur toute
jaune et orange envahit nos corps. Elle était là, la Piscine en
toute sa splendeur, encore plus somptueuse qu’il y a 10 ou 20 ans,
tout le monde observe les mouvements de son eau cristalline et
légère. Les baigneuses à la peau de lune nous ignorent, elles
prennent les plus belles postures pour sécher ou couvrir leur
nudité, nous sommes moins que des spectateurs dans cet univers
sensuel couvert de lumière. Chaque gouttelette d’eau resplendit
telle qu’une étoile et fait du bassin une entité quasi divine.
Ces géantes dans
toute leur nudité imposent leur perfection. L’eau brillante comme
le feu, calme comme un lac, parfaite dans toute sa contrariété
m’attire. Je suis observée par toutes ces figures qu’entourent
le bassin. Je deviens sculpture moi-même avec mon corps penché à
l’avant et le regard perdu dans la lumière, prête à me submerger
dans ce nouveau monde que de manière si inattendue s’est présentée
à nous.
Et ne fut-ce que
pour quelques instants j’arrêtai de respirer, attendant
d’atteindre l’autre bout du bassin, là où le feu s’élevait
avec plus d'intensité. Toute la paix que je pouvais désirer était
là, l’origine de tout et de rien, tantôt le début que la fin, le
plus beau instant que ma mémoire ait pu graver dans mon esprit.
L’eau embrasée par le feu sous un ciel transparent et des rues
plongées dans l’ombre.
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